Phobie scolaire : et si votre enfant n’arrivait vraiment plus à aller à l’école ?
Phobie scolaire : derrière le refus, un mal-être profond qu’on peut accompagner.

Quand un enfant ou un ado refuse d’aller à l’école, ce n’est pas toujours une crise passagère. Derrière la phobie scolaire, il y a souvent une anxiété profonde, difficile à exprimer.
Dans cet article, vous découvrirez ce que vit un jeune en difficulté, ce que ressentent ses parents, et surtout comment l’accompagnement thérapeutique — mêlant hypnose, EMDR, TCC et autres approches — peut l’aider à retrouver confiance et cheminer, pas à pas, vers un apaisement durable.
Ce que vous vivez au quotidien…
Depuis quelque temps, les matins sont devenus un défi. Votre enfant ou ado refuse de se lever, se plaint de maux de ventre, reste silencieux ou s’énerve dès que l’on parle d’école. Les absences se multiplient, les résultats scolaires chutent.
Et dans tout cela, vous vous sentez parfois impuissants, voire seuls. Vous vous demandez :
“Est-ce qu’il me manipule ? Est-ce que je deviens trop laxiste ? Est-ce que je passe à côté de quelque chose ? Il me rejoue la scène tous les jours… Mais pourquoi il ne veut pas y aller ? C’est dans sa tête ou c’est de la paresse ? Je ne sais plus si je dois le forcer ou le laisser tranquille.”
Et dans sa tête à lui ?
“J’ai mal au ventre. J’ai peur. Je sais qu’on ne me croit pas. Mais moi, j’ai juste envie de disparaître quand on me parle de cours. Ils disent que je dois faire un effort. Moi je voudrais juste respirer sans avoir cette boule dans la gorge.”
Phobie scolaire : de quoi parle-t-on vraiment ?
La phobie scolaire, ce n’est pas de la paresse, ni un caprice.
C’est un trouble anxieux intense, souvent invisible, où l’école devient une source de peur, voire de panique. Cela peut survenir après un épisode douloureux (harcèlement, déménagement, séparation, pression scolaire…), ou apparaître sans événement marquant.

Ce n’est pas un simple refus d’aller en cours. C’est une angoisse intense, parfois paralysante, souvent incomprise.
Peu à peu, le jeune s’isole, évite, et perd confiance. La maison devient un cocon… mais aussi une prison.
Et cela peut toucher des enfants brillants, sensibles, qui ne savent juste plus comment faire face.
Accompagner un enfant en phobie scolaire : ce que permet la thérapie
Souvent, c’est le parent qui pousse la porte du cabinet. L’enfant, lui, n’a pas toujours envie de parler.
C’est pourquoi l’accompagnement démarre sans pression, au rythme du jeune, en créant d’abord un lien de sécurité.
Puis, peu à peu, on explore ce qui bloque, sans forcément revenir sur tout le passé. L’approche est bienveillante, brève, et orientée vers des changements concrets.
Selon les besoins, plusieurs outils thérapeutiques peuvent être mobilisés :

- L’EMDR : pour soulager les souvenirs difficiles ou les situations vécues comme traumatiques
- L’hypnose : pour apaiser les sensations corporelles d’angoisse et redonner de la confiance
- Les TCC (thérapies cognitivo-comportementales) : pour travailler sur les pensées limitantes et les comportements d’évitement
- L’EFT : pour réguler les émotions envahissantes
- La thérapie brève orientée solutions : pour construire des petits pas vers le retour à l’école
- L’analyse transactionnelle : pour identifier les messages inconscients, les conflits internes ou les rôles relationnels qui figent
Conseils de thérapeute pour les parents : sortir du piège de la culpabilité et agir concrètement
- Ne minimisez pas les signaux. Même si les mots manquent, le mal-être est souvent réel.
- Ne forcez pas, mais n’abandonnez pas non plus. Essayer de garder une posture rassurante, calme, même si vous êtes désemparé(e). Il a besoin que vous soyez un repère stable.
- La communication est la clé : Posez des questions ouvertes : « A quel moment c’est le plus dur ? » Et surtout, écoutez sans corriger, sans chercher tout de suite à rassurer ou à « régler le problème. »
- Rassurez sur le fait qu’on peut s’en sortir, sans que ce soit une montagne à gravir.
- Cherchez de l’aide tôt : la phobie scolaire se renforce avec l’isolement.
- Pensez petit pas, pas grands discours. Chaque progrès compte.
- Et surtout : évitez de faire de l’école le sujet principal à la maison. Cela apaise la tension.
Exemple d’accompagnement 1. Lucas, 13 ans
Lucas n’était pas retourné en classe depuis deux mois. Très angoissé, il faisait des crises chaque matin.
En séance, il a d’abord simplement parlé de ce qu’il aimait faire chez lui. On a travaillé sur ses ressources internes, sans parler d’école.
Avec l’hypnose, on a calmé ses réactions physiques. L’EMDR a permis de désactiver un épisode de harcèlement vécu en 6e.
À la 5e séance, il a accepté de retourner à l’école une demi-journée par semaine.
À la 8e séance, il y allait trois jours sur cinq. Le rythme s’est fait à son tempo, sans pression.
Exemple d’accompagnement 2. Maëlle, 15 ans
Maëlle n’exprimait rien. Elle restait mutique en séance. On a commencé par des exercices d’EFT, puis des jeux de projection.
Peu à peu, elle a identifié qu’elle se sentait « de trop » dans sa classe.
Avec l’aide des TCC, on a déconstruit ses pensées du type : « Je ne suis pas à la hauteur ».
Elle a pu reprendre une activité extrascolaire, puis s’est remise à travailler à distance avec un professeur.
Le retour en classe est venu après une dizaine de séances, mais la confiance en elle est revenue bien plus vite.
En résumé
La phobie scolaire est un appel silencieux que beaucoup d’enfants et d’adolescents ne savent pas formuler.
Un accompagnement adapté permet souvent de renouer avec l’école… mais surtout avec la confiance en soi, le lien à l’autre et la sécurité intérieure.