“Et si c’était juste du stress ?”… ou quand l’anxiété prend toute la place
Difficulté à dormir, impression d’avoir toujours quelque chose à craindre, pensées en boucle, tensions dans le corps… Beaucoup d’adultes vivent avec une anxiété presque permanente, souvent banalisée. Pourtant, quand elle s’installe, elle réduit notre capacité à faire des choix, à respirer pleinement sa vie.
Dans cet article, nous explorons ce que vit une personne anxieuse de l’intérieur, ce que la thérapie peut apporter, et comment les approches comme les TCC, l’EMDR, l’hypnose ou l’EFT peuvent transformer cette expérience.
Ce que pense la personne anxieuse
“Je suis fatigué, tout le temps. Mon corps est tendu. Je me réveille la nuit avec cette sensation d’urgence sans savoir pourquoi. J’ai l’impression de ne jamais pouvoir vraiment me détendre, même en vacances. Et pourtant, il n’y a rien de grave. Alors pourquoi j’ai tout le temps cette boule au ventre ? Les autres ont l’air de gérer. Moi, je me sens débordé sans raison.”
Ce que le thérapeute entend (et vient éclairer)
L’anxiété n’est pas une faiblesse. C’est souvent une hypervigilance installée avec le temps, parfois depuis l’enfance. Elle est logique dans son langage intérieur : elle tente de nous protéger… mais finit par nous enfermer.
Le rôle du thérapeute est d’aider à identifier les déclencheurs, comprendre les schémas de pensée, mais aussi travailler sur la régulation émotionnelle et corporelle. L’objectif n’est pas de “ne plus jamais stresser”, mais de retrouver de l’espace intérieur, du calme, du choix.
Conseils thérapeutiques pour les personnes concernées

- Arrêter de lutter contre l’anxiété à tout prix : Plus on la combat, plus elle persiste. On apprend à l’apprivoiser, à l’écouter sans se laisser diriger.
- Identifier les scénarios automatiques : “Et si ça se passe mal ?”, “Je ne vais pas y arriver…” sont des boucles à interrompre.
- Créer des micro-rituels de sécurité : routines, respiration, visualisations. Quelques minutes suffisent parfois à reprogrammer l’état interne.
- Accepter de se faire accompagner : L’anxiété n’est pas un échec personnel. Elle est souvent le signe d’une surcharge accumulée ou d’anciens stress non digérés.
Ce que permet l’accompagnement
- TCC : pour identifier les distorsions cognitives, développer des réponses alternatives aux pensées anxieuses.
- Hypnose : pour retrouver un état de sécurité intérieure, installer des ancrages de calme.
- EFT : pour apaiser les réactions physiques et émotionnelles déclenchées par certaines pensées ou situations.
- EMDR : dans les cas où l’anxiété est liée à un ou plusieurs événements passés marquants, même sans souvenir conscient.
- Thérapies brèves orientées solutions : pour retrouver des moments, même très brefs, où l’anxiété n’est pas là – et les faire grandir.

Exemple d’accompagnement
Julien, 39 ans. Responsable d’équipe, père de deux enfants. Il vient consulter après plusieurs nuits sans sommeil et une sensation d’étouffement permanente. Il n’y a “aucune raison extérieure”, dit-il.
- Séance 1 : Repérage de l’état anxieux, des situations déclenchantes, mise en place d’un journal des pensées.
- Séance 2 : Hypnose pour restaurer un état de calme intérieur. Julien s’autorise pour la première fois depuis longtemps à “être juste là”.
- Séance 3-4 : TCC ciblée sur la pensée “je dois tout contrôler sinon tout s’écroule”.
- Séance 5 : Travail en EFT sur une sensation d’échec liée à une situation professionnelle ancienne.
- Séance 6 : EMDR autour d’un souvenir oublié d’enfance : “le jour où j’ai entendu mes parents parler de moi comme d’un stressé”.
- Séance 7 : Construction d’un “espace ressource” symbolique en hypnose. Julien y retourne seul maintenant.
- Séance 8 : Il dort mieux, dit “je sens que ce n’est plus le stress qui pilote ma vie”.